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 Les blanchisseuses, lavandières et repasseuses

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Mireille
Admin
Mireille

Date d'inscription : 14/11/2012
Age : 62
Localisation : 77290 Mitry Mory

Les blanchisseuses, lavandières et repasseuses Empty
MessageSujet: Les blanchisseuses, lavandières et repasseuses   Les blanchisseuses, lavandières et repasseuses EmptyLun 11 Mar - 12:32:51

Sur les rives de toutes les rivières de France, avant même le moyen âge, l’on pouvait rencontrer des lavandières qui de servaient d’une planche a laver, d’une petite caisse pour s’agenouiller près de l’eau, d’un planche à frotter et d’un battoir.

Les blanchisseuses, lavandières et repasseuses Lavand10 Les lavandières de PISSARO

Tôt le matin les professionnelles ou les mères de famille poussaient devant elles leur brouette contenant la lessive du mois. Il fallait se hâter pour avoir les meilleures places. Le lavoir était un lieu d’échanges et de commérages, où l’on apprenait tout ce qui peut se passer dans le village. Leur réputation de « commères » était fondée, toutefois, leur travail étant très dur, cela les excusait.
Pour les femmes, qui ne jouissaient autrefois d’aucun loisir, le lavoir était un lieu de rencontre et de convivialité. Elles lavaient agenouillées sur des caisses de bois garnies de paille ou des sacs de jute, chacune d’elles trempant, savonnant, brossant vigoureusement, et rinçant le linge en amont où l’eau était limpide.

Souvent l’on construisit aussi de petits lavoirs, qui permettaient aux lavandières d’être à l’abri de la pluie et surtout, l’on pouvait y faire bouillir le linge dans une grande "casse".

Les blanchisseuses, lavandières et repasseuses Harol_10 Aquarelle de Maryline ARTUSO "Lavoir à Harol" (Les Vosges en peintures)


Puis vers 1850 l’on installa des bateaux lavoirs. Il permettaient de s’adapter au niveau d’eau au pied du pont. Les femmes y lavaient le linge à froid ou à l’aide de réchauds individuels puis le faisaient sécher dans la partie supérieure de l’embarcation.

Peinture inconnue d'un Bateau-lavoir (Musée des arts décoratifs de Lyon) Les blanchisseuses, lavandières et repasseuses Lavoir10

Alors pourquoi a-t-on soudainement décidé de construire ces bateaux-lavoirs au lieu de laisser les Lavandières travailler à l’extérieur, sur la berge, comme elles le faisaient depuis des siècles ?

Eh bien, ce fut pour des questions… de mœurs !
Les Lavandières étaient réputées coquines, et attiraient de nombreux badauds désireux de faire connaissance. Pour enrayer cette prostitution, on créa des endroits où ces femmes purent laver leur linge en toute tranquillité.

Lieu de convivialité, le lavoir était également un lieu de chant ; on y fredonnait quelques airs à la mode et parfois des plus loquaces aux commérages, le tout au rythme des battoirs !

Au début du XXème siècle, le lavoir était non seulement le lieu principal de la vie domestique mais également l’endroit réservé strictement aux femmes (on n’aurait jamais vu un homme laver du linge). Les blanchisseuses lavaient, amidonnaient et repassaient le linge des familles aisées. C’étaient elles qui allaient récupérer puis rapporter chez les particuliers le linge propre dans des paniers ou des grands plateaux qu’elles mettaient sur des brouettes.

Coiffées de leur bonnet, les blanchisseuses souvent relevaient très haut leurs jupes et, afin d’avoir les bras libres, n’enfilaient pas les manches de la robe qu’elles attachaient sur le devant au niveau de la poitrine. Ainsi parées, le travail pouvait commencer.

D’abord, elles mouillaient le linge qu’elles déposaient par petits tas à coté d’elles, puis elles savonnaient les différentes pièces avec du savon de Marseille, puis elles frottaient. Pour bien faire sortir toute la crasse des vêtements, elles les battaient sur les pierres ou sur le bord du lavoir, puis elles les essoraient en les tordant. Tout cela se faisait dans la bonne humeur, les bavardages (car elles étaient plusieurs à se retrouver au bord de la rivière) et les chants pour se donner de l’ardeur au travail.

Les repasseuses Les blanchisseuses, lavandières et repasseuses Repass10 (Tableau de Marie-Louise PETIET, Les repasseuses, 1882, musée Petiet Limoux), elles amidonnaient tout le linge sauf les tricots de corps et les serviettes de toilette. Le repassage s’effectuait à l’aide de fers qu’elles faisaient chauffer directement sur un feu de charbon de bois. Elles possédaient au moins un jeu de deux fers : un qui chauffait pendant que l’autre était utilisé. Elles jugeaient de la chaleur du fer en l’approchant de leur joue. À l’aide d’un chiffon, elles nettoyaient la semelle avant de l’appliquer sur le linge propre et, afin qu’elle glisse bien sur le tissu, elle le frottait d’un chiffon imprégné de cire de bougie. (source la Gazette d'Orléans)

Les blanchisseuses, lavandières et repasseuses Blanch10 BLANCHISSEUSE : Des lavandières qui battent le linge à la rivière aux ouvrières des grands centres de blanchissage du début du XXème siècle, la profession évolue considérablement. Métier éprouvant et très féminisé, le blanchissage du linge est toujours resté source de grand battage et de commérages…

DES METIERS EXTREMEMENT DURS :
"Propre le linge, propre le linge !"
Au Moyen ge, au sein de la bourgeoisie parisienne et dans toutes les communautés, notamment religieuses, le linge est lavé à domicile, avec moult soins. Des marchands ambulants vendent des cendres pour la lessive.
Au XVIIème siècle, les lavandières vont battre à la rivière. En lavant le linge, elles contaminent l’eau. Aussi, pour protéger la santé publique, des ordonnances limitent-elles les lieux de lavage. Petit à petit, le métier s’organise et les premiers entrepreneurs s’installent, notamment sur les berges de la Seine à Paris. Moyennant un salaire mensuel, ils blanchissent chaque jour le linge des grandes maisons qui les emploient.
D’autre part, dès le début du XVIIIème siècle, les blanchisseuses disposent de petits bateaux et l’obligation de laver dans des bateaux spéciaux s’étend. On construit alors des bateaux selles, plats et couverts, dont les bords sont garnis de tablettes. Les propriétaires des bateaux perçoivent une taxe de quatre sous par personne, plus un sou de location pour l’indispensable baquet. Le développement de l’hygiène et des soins de propreté, la réduction du temps de travail (loi du 30 mars 1900) entraînent un énorme développement de la profession. Ainsi, au début du XXème siècle, l’entretien du linge de la capitale occupe 35 000 personnes à Paris et 25 000 en banlieue, dont une majorité de femmes. Les ateliers de petite blanchisserie sont insalubres, au rez-de-chaussée, dans des ruelles où l’air ne pénètre jamais. Les buanderies sont uniquement aérées par la porte, le linge blanchi bouchant les fenêtres. La vapeur qui se dégage des fers chauffés au charbon de bois et au gaz pollue l’air de ces bouges étroits et encombrés. La législation visant à améliorer les conditions de travail reste mal appliquée.
Les ouvrières blanchisseuses, à l’exception de celles employées dans la grande industrie et les vastes établissements, travaillent en général pour deux ou trois patrons. Elles touchent un salaire, plus le droit au lavage gratuit de leur linge personnel et de celui de leur famille. Les hommes, très minoritaires, sont presque exclusivement employés comme garçons de lavoir, livreurs ou attachés à des travaux mécaniques trop durs pour les femmes.

Une profession qui mouille.
Au XIXème siècle, l’alcoolisme constitue un grand fléau : les trois quarts des ouvriers absorbent régulièrement apéritifs, rhum du matin et absinthe. De nombreux cafés s’installent dans les grands centres de blanchissage.
La profession est par ailleurs éprouvante. "Toute la journée dans un baquet jusqu’à mi-corps, à la pluie, à la neige, avec le vent qui vous coupe la figure ; quand il gèle, c’est tout de même, il faut laver... On a ses jupes toutes mouillées dessus et dessous" écrit V. Hugo dans Les misérables. La tuberculose est responsable de plus de la moitié des décès chez les blanchisseuses et repasseuses contaminées par le linge, rarement désinfecté à son arrivée. Les lésions de la peau, dues à l’emploi de lessives corrosives, les lombalgies, les varices, les accouchements prématurés sont le lot commun de ces femmes qui portent des charges trop lourdes et travaillent sans cesse debout.

Extrait du chapitre concerné, dans l’ouvrage Les métiers d’autrefois, de Marie-Odile Mergnac, Claire Lanaspre, Baptiste Bertrand et Max Déjean, Archives et Culture. (source généalogie.com)

Very Happy Bonne lecture bises


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