Bénévoles & Généalogie
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Forum de généalogie et d'entraide sur divers régions. Plusieurs liens donnant accès sur des sites pouvant vous aider dans vos recherches.
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
TCL C74 Series 55C743 – TV 55” 4K QLED 144 Hz Google TV (Via ODR ...
499 €
Voir le deal

Partagez
 

 Les dentellières

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Mireille
Admin
Mireille

Date d'inscription : 14/11/2012
Age : 62
Localisation : 77290 Mitry Mory

Les dentellières Empty
MessageSujet: Les dentellières   Les dentellières EmptyVen 28 Juin - 13:08:16

DENTELLIERE : Les dentellières La-den10 (tableau de Raymond POULET)
Dentellière, un métier tout en finesse pour des demoiselles aux doigts de fée ? Certes un travail d’agrément pour les dames de la bonne société, la dentelle reste pour de nombreuses ouvrières rurales une activité du soir. Elles y laissent leur vue, leur santé mais ne font pas fortune pour autant…
La dentelle se distingue
C’est à Venise vers la fin du XVème siècle que naît l’art de croiser avec finesse les fils de lin, de soie, d’or ou d’argent, sans utiliser de support textile. En cela, la dentelle est différente de la broderie et de la passementerie. En France, le terme apparaît au XVIème siècle. À côté de la dentelle à l’aiguille, ou le point, surtout un passe-temps agréable pour les dames distinguées, naît la dentelle aux fuseaux, moins noble mais plus facile et plus rapide.
La demande s’enflamme pour ces parures riches et changeantes au gré des modes (cols, collerettes, manchettes, jabots, mouchoirs, revers de bottes...). Les ateliers, plus ou moins familiaux, se multiplient. Couvents et autres institutions fournissent une main-d’oeuvre féminine bon marché. La marchandise en vogue est vendue au détail par les merciers et propagée par les colporteurs. Dans plusieurs régions, notammment le Nord, des manufactures voient le jour. L’importation est aussi nécessaire pour répondre à la consommation. Des lois somptuaires, dès 1629, tentent de restreindre l’utilisation de la dentelle à la noblesse et la cour. Avant la Révolution, malgré l’apparition de nouveaux débouchés dans les campagnes, avec les coiffes et les costumes régionaux, l’industrie dentellière entame un lent déclin.

Petit appoint au coeur des campagnes
À la fin du XVIIème siècle, c’est essentiellement dans les campagnes, à côté des activités purement agricoles et d’un artisanat destiné à satisfaire les besoins locaux, que la fabrication de la dentelle occupe une part notable de l’activité des populations. Ainsi, au nord de Paris, la dentelle constitue une industrie rurale importante, répartie sur soixante-dix villages situés sur les axes routiers reliant Paris aux Flandres, producteurs en matière première.
Les paysans (laboureurs, marchands fruitiers, coquetiers, vignerons, jardiniers et manouvriers) partagent leurs activités avec la fabrication de la dentelle pour des marchands de dentelles, au service d’une demande extérieure. Les artisans (cordiers, vanniers, bûcherons, charpentiers...) travaillent plutôt à l’échelle de leur paroisse ou des paroisses voisines, pour une clientèle locale. Les ouvriers en dentelle, hommes, femmes et même enfants, y trouvent, à la mesure de chacun, une variété de tâches qui s’insèrent dans le rythme et les activités de la vie rurale, à laquelle ni les uns ni les autres ne cessent de participer suivant les heures, les saisons et les besoins en gros travaux. La dentelle reste donc liée de très près à la vie agricole et s’insère sans difficulté dans les temps morts de celle-ci. Elle apporte un appoint de ressources monétaires appréciable. Ce jusqu’au milieu du XIXème siècle où l’apparition de la dentelle mécanique condamne la dentelle au fuseau à n’être plus qu’un art d’agrément.

Extrait du chapitre concerné, dans l’ouvrage Les métiers d’autrefois, de Marie-Odile Mergnac, Claire Lanaspre, Baptiste Bertrand et Max Déjean, Archives et Culture (Sources de Généalogie.com)

LOCALISATION
En france, les dentellières sont très localisées. Citons tout d'abord Le Puy en Velay, tête de proue de la dentelle d'hier et d'aujourd'hui. Citons aussi la Normandie, Alençon bien sûr, mais aussi Caen. N'oublions pas non plus le Nord et le Pas-de-Calais avec Calais, Valenciennes, Caudry, Bailleul...

LA MATIERE
Le fil utilisé est du lin, de la laine, du chanvre ou quelquefois de la soie. Avant que les fils ne soient résistants, la dentellière travaillait à l'aiguille.

LES OUTILS
Ou plutôt, l'outil devrait-on dire ; car en pratique, l'unique outil de la dentellière est le carreau, aussi appelé tambour ou métier. Pour être complètement précis, il faut y ajouter les épingles à tête, les fuseaux (aussi appelés broquelets à Valenciennes ou bloquets à Lille), le dessin de la dentelle et surtout les mains de la dentellière, l'élément le plus important.
Les dentellières 220px-10 les fuseaux

DIFFERENTES TECHNIQUES DE FABRICATION
Dentelle aux fuseaux (au nombre de 6 à 600) ;
Dentelle à l'aiguille Les dentellières 220px-11
Dentelle à la main ;
Dentelle au crochet Les dentellières 220px-12
Dentelle à la navette (dite de Frivolité).

DIFFERENTS STYLES DE DENTELLE
La blonde, dentelle au fuseau du XVIIIe siècle réalisée de fils de soie écrue ou de fils d'or et d'argent ;
Le chantilly, dentelle noire ou blanche faite au fuseau à fils continus avec un fil de soie dont les motifs représentent des corbeilles, des vases ou des fleurs ;
Le cluny, composée de fils continus aux dessins géométriques, c'est la dentelle la plus connue ;
La dentelle chimique, apparue au XIXe siècle par brûlure de certains fils à la soude caustique, elle imite la dentelle à l'aiguille.

AU FIL DU TEMPS
C'est au XVème siècle que l'on commence à voir apparaitre la dentelle au fuseau. Son origine serait italienne. L'activité de la dentelle se développe jusqu'en 1639, date à laquelle un édit en interdit le port. Heureusement cet édit sera annulé. L'activité reprend jusqu'à la Révolution, avec au passage la création des manufactures royales par Colbert.
Chaque région possède son point : d'Alençon en Normandie, de Valenciennes en Artois et en Flandre, d'Esprit au Puy.
Napoléon 1er, puis Napoléon III relanceront l'activité. En 1830, le système Leavers (du nom de son inventeur anglais) est adapté au métier Jacquard ; la production entame une étape industrielle très importante, notamment à Calais. En 1910, il y avait 2708 métiers occupants 32000 ouvriers et ouvrières à Calais. Les métiers mécaniques produisent une dentelle de qualité proche de celle faite au fuseau ; un label "Dentelle de Calais" en fait foi.
Aujourd'hui, la dentellière au fuseau revient sur le devant de la scène ; des écoles sont créées et des cours de dentelle donnés, notamment au Puy et à Bailleul. D'ailleurs, au Puy, on n'attend qu'une chose : que la loi de 1903 imposant l'enseignement de la dentelle à l'école soit appliquée. (Source métiers.free et Wikipédia)

Les dentelles produites par un grand nombre de régions françaises  ont développé des spécificités uniques à chacune d'entre elles  :


  • Dentelle d'Alençon :  La dentelle d'Alençon a été inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO le 16 novembre 2010.
    *Dentelle d'Argentan : La dentelle d’Argentan ou point de France est une dentelle à l’aiguille du XVIIe siècle. Au XVIIIe siècle, ses fabricants devinrent les fournisseurs des rois de France et d'Espagne et de leurs cours.
    *Dentelle de Bayeux : Il s’agit d’une dentelle aux fuseaux réalisée par des ouvrières à domicile (environ 15 000 vers 1830 pour le seul arrondissement de Bayeux).
    *Blonde de Caen : est un type de dentelle fabriquée en Normandie à partir du XVIIIe siècle et dont l'apogée de la fabrication se situe entre 1820 et 1840.
    *Dentelle de Calais
    *Dentelle de Chantilly : La dentelle de chantilly est à base de « points vitrés », avec un fil de soie naturelle, noir (très rarement blanc) appelé « grenadine d'Alais ». Les motifs sont généralement des fleurs et leurs composantes. Ils rappellent ceux effectués à la même époque, au XVIIIe siècle sur la porcelaine de Chantilly.
    *Dentelle de Lunéville
    *Dentelle de Luxeuil : La dentelle de Luxeuil se caractérise par des lacets cousus par points d’aiguille sur une étoffe selon le tracé d’un canevas. Cette dentelle se rapproche de la tradition des dentelles de Milan et de Venise.
    *Dentelle de Mirecourt : Les dentellières fabriquent la dentelle à l'aide de fuseaux ou au crochet et à Mirecourt, pendant des siècles, les dentellières ont fabriqué la dentelle. Assises sur le pas de sa porte ou éclairées par une bougie au coin du feu, elles entremêlent les fuseaux créant fleurs, rosaces, animaux et festons
    *Dentelle du Puy (au Puy-en-Velay) ou cluny : La dentelle du Puy est célèbre pour son point dit Cluny, c'est une dentelle à fils continus exécutée avec des motifs géométriques, agrémentés de points d'esprits. Ces dentelles étaient en soie noire ou crème. Le fil nécessaire aux dentelières venait de Hollande et la soie de Lyon.
    *Dentelle du Queyras
    *Dentelle de Sedan
    *Dentelle de Valenciennes


L'ERE DE LA DENTELLE MECANIQUE

Au cours des siècles passés, les deux régions prédominantes de la production de dentelles, tant pour la renommée que la production, furent la Haute-Loire et le Nord-Pas-de-Calais. À l'orée de la révolution industrielle, ces deux régions, dont le savoir faire était le fruit d'une tradition manuelle séculaire, ne furent pourtant pas dépassées et surent s'adapter à l'évolution mécanique.

Métier de dentelle de 1920.C'est en 1809, dans les environs de Nottingham, que John Heathcoat, un tout jeune mécanicien, inventa le premier métier à tulle composé d'un système à bobines et charriot. Le brevet fut rapidement déposé. Les douanes françaises de l'époque ne permettaient pas le commerce avec l'Angleterre : cela n'empêcha pour autant pas l'exportation des métiers, qui arrivèrent sur le sol français en pièces détachées et en toute illégalité, ce qui explique leur concentration dans le Nord-Pas-de-Calais. Saint-Pierre-lès-Calais fut la première ville (1809) à posséder un métier mécanique, suivie par Caudry en 1820.

En 1830, un certain Leavers eut l'idée d'allier la technique Jacquard au procédé mécanique de John Heathcoat, et c'est ainsi que d'un métier à tulle on a pu évoluer vers un véritable métier à dentelle, permettant de réaliser avec une liberté totale tous les motifs imaginables. Ce sont d'énormes machines pesant plusieurs tonnes, au vacarme assourdissant contraignant les ouvriers à porter des protections auditives. Il est également manifeste que ce changement marque aussi le passage de la dentellière aux mains agiles à l'ouvrier aux épaules robustes, car pour faire fonctionner de tels monstres une grande force physique est nécessaire. Dix-sept étapes faisant appel à dix-sept savoir-faire différents sont nécessaires pour passer de l'idée au produit fini.

La Haute-Loire, également grande région de la dentelle française, connut son apogée au XVIIIe siècle et, au XIXe siècle, occupe 120 000 personnes. Le chemin vers la production mécanique dans cette région ne suivit pas le même tracé. Le point de départ est l'invention en 1748, par Thomas Wadford, du métier à tresser, dont on trouve des traces postérieures en Allemagne. Le principe de fonctionnement consiste en un tressage en forme de tube d'un réseau de fils autour d'une âme de matière variable (textile ou non). Perrault de l'Aigle importa d'Allemagne en France la première de ces inventions en 1785. Il s'agissait donc d'un métier à tresser, composé de onze fuseaux que le Français améliora à treize et dont il déposa le modèle au Conservatoire national des arts et métiers.

Au XIXe siècle, l'industrie du passement était prospère mais la route encore longue pour atteindre les métiers définitifs. Si, en 1880, c'est un Allemand, M. Büsche, qui mit au point un métier à fils, c'est en France, en 1872, qu'Eugène Malhère, ingénieur à Condé-sur-Noireau dans le Calvados, inventa le métier circulaire à dentelle équipé d'un appareil à disques. En 1886, il présenta le premier métier à tisser « un fil » qui prit part à l'Exposition universelle de 1889. Le modèle fut déposé par ses fils le 11 mai 1894 sous le numéro 238.461.

Si les deux types de métiers fonctionnent sur des principes différents, ils permettent tous deux d'avoir une qualité de dentelle extrêmement fidèle aux modèles manuels et une finesse inégalée. Ces métiers sont aujourd'hui classés patrimoine national.

Les dentellières 220px-13 Métier à dentelle de 1920

Quels modèles des dentelles de nos régions :
Les dentellières Images10Les dentellières Images11La dentelle d'Alençon

Les dentellières Images12 La dentelle d'Argentan

Les dentellières Images13 La dentelle de Chantilly

Les dentellières Images14 La blonde de Caen

Les dentellières Images15 Les dentellières Images16La dentelle de Calais

Les dentellières Images17 La dentelle de Bayeux

Les dentellières Images18 La dentelle de Mirecourt

Les dentellières Images19 La dentelle de Luxeuil

lol! Bonne lecture à tous  lol!
Revenir en haut Aller en bas
 

Les dentellières

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Bénévoles & Généalogie :: CREATION DIVERS - HISTOIRE & TRADITION - DECORATIONS MILITAIRES FRANCAISES & ETRANGERES :: Histoire (des métiers, régions etc.....)-